• PERCE-NEIGE

    (Suite et fin)

    "René défit le beau nœud doré qui entourait le paquet, souleva le couvercle et aperçut un chapeau haut de forme. Il s’en saisit puis demanda au Père Noël ce qu’il devait en faire.

    - Pose le chapeau sur ta tête René, et ferme les yeux. Ensuite tu penseras très fort à moi en souhaitant que ma hotte rétrécisse et me permette enfin d’arriver dans la cheminée. As-tu bien compris mon enfant ?

    - Oui Père Noël, mais pensez-vous vraiment que je vais réussir à vous libérer ?

    - Fais-moi confiance René. Si tu fais exactement ce que je t’ai demandé, je serai très bientôt à tes côtés.

    René s’exécuta et pensa très fort au Père Noël. Ce ne fut pas très difficile car il avait très envie de le rencontrer, alors il souhaita ardemment que la grosse hotte devienne aussi petite qu’une fourmi.

    Quelques instants plus tard, il entendit du bruit dans la cheminée, et lorsqu’il ouvrir les yeux, le Père Noël se tenait devant lui. Son beau manteau rouge était un peu sale et quelques taches de suie maculaient sa longue barbe blanche, mais c’était bien le Père Noël, en chair et en os !

     

    - Je te remercie infiniment René, tu es un petit garçon très courageux. Sans toi je n’aurais pas réussi à m’extirper de la cheminée aussi vite, et beaucoup d’enfants auraient été bien déçus à leur réveil de ne rien trouver dans leurs souliers.

    - C’est moi qui vous remercie d’avoir pensé à m’appeler à la rescousse, répondit René. Cela m’a donné l’occasion de vous rencontrer pour de vrai.

    - Je suis également très heureux d’avoir fait ta connaissance mon garçon. Maintenant, tu vas retourner te coucher car il est très tard. Et demain, à ton réveil, tu viendras découvrir ce que j’ai laissé pour toi.

    Très ému, René déposa un bisou sur la joue du Père Noël puis repartit dans sa chambre. Le sommeil le gagna rapidement, et cette nuit-là, il rêva qu’il accompagnait le Père Noël dans sa tournée, tenant entre ses mains les rênes du traineau.

    Le lendemain matin les parents de René furent très surpris de le voir encore au lit à 10h00. Ils ne pouvaient pas se douter que leur petit garçon avait vécu une drôle d’aventure quelques heures plus tôt. Quand il arriva près de la cheminée, René découvrit de beaux outils en bois ainsi qu’un sac de billes. Il était très content car c’est exactement ce qu’il avait commandé. Puis il aperçut un paquet rouge entouré d’un beau ruban doré. Le Père Noël lui avait laissé le chapeau magique accompagné d’un petit mot : Fais-en bon usage ! Avec tous mes remerciements. PN

    - Ton arrière grand-père ne jugea pas utile de raconter à ses parents sa rencontre avec le Père Noël. Il garda se secret pour lui toute sa vie, et à chaque fois qu’il utilisa le chapeau ce fut pour venir en aide à quelqu’un qui en avait vraiment besoin, conclut Perce-Neige."

    Luka avait été captivé par ce récit. Il venait d’apprendre que son arrière grand-père avait rencontré le Père-Noël et que ce dernier lui avait fait don de son chapeau haut de forme.

    - C’est extraordinaire ! S’exclama Luka. Mais dis-moi Perce-Neige, si la magie du chapeau ne fonctionne que pour aider les autres, comment se fait-il que tu sois devenu vivant ?

    - Pour t’aider bien sûr ! Répondit le bonhomme de neige. Le moment était venu pour toi d’apprendre toute l’histoire afin que tu puisses toi-même utiliser ce chapeau à bon escient. Le chapeau m’a donné la vie afin de me permettre de te parler de ton arrière grand-père. Maintenant tu vas m’accompagner dans le jardin, et lorsque j’aurai retrouvé ma place, tu enlèveras le chapeau de ma tête. Alors je redeviendrai Perce-Neige, le bonhomme de neige, et je partirai lorsque la neige aura fondu. Mais toi, tu garderas toujours ce chapeau, et un jour peut-être, tu le transmettras à quelqu’un qui en fera bon usage.

    Luka suivit Perce-Neige dans le jardin et le serra très fort dans ses bras avant de lui faire ses adieux. Puis il ôta le chapeau de la tête du bonhomme de neige et rentra à la maison le cœur léger et les mains chargées d’un bien étrange chapeau !

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  • PERCE-NEIGE

    (Troisième partie)

    "C’était la nuit de Noël, et ton arrière grand-père, pas beaucoup plus âgé que toi, dormait profondément, bien au chaud dans son petit lit. Sa chambre se trouvait au rez-de-chaussée de la maison, pas très loin de la salle à manger. La neige tombait drue dehors et un vent glacial balayait la ville. Tout à coup René entendit une petite voix aigüe l’appeler :

    - René, René, réveille-toi s’il te plaît, j’ai besoin de ton aide !

    Ton arrière grand-père émergea de sa douce torpeur, alluma la bougie qui se trouvait sur sa table de nuit et regarda tout autour de lui, mais il n’y avait personne dans sa chambre.

    - René, viens vite dans le salon !

    Il finit par sortir de son lit, passa sa robe de chambre, saisit sa bougie et ouvrit la porte de sa chambre. Il se dirigea ensuite vers la salle à manger qui était plongée dans l’obscurité.

    - Par ici René ! Reprit la mystérieuse voix.

    Il s’approcha alors de la cheminée où gisaient encore les cendres de la belle flambée que son papa avait préparée avant le dîner. Puis il s’enhardit à passer la tête au-dessus de l’âtre et recula bien vite lorsqu’il aperçut 2 grosses bottes gesticuler dans le conduit de la cheminée. Il poussa un petit cri et s’apprêtait à appeler ses parents à la rescousse lorsque la voix lui parla à nouveau :

    - N’aies pas peur René, je suis le Père Noël. J’ai oublié d’enlever ma grosse hotte de mon dos avant de descendre, et me voilà à présent coincé dans ta cheminée. Aide-moi à me sortir ce mauvais pas.

    Très impressionné de voir enfin le Père Noël (ou plutôt ses bottes), René resta tout d’abord planté comme un piquet devant la cheminée. Puis il se ressaisit et se décida à passer à l’action.

    - Comment puis-je vous aider Père Noël ?

    Il faudrait que tu ailles chercher quelque chose dans mon traîneau qui se trouve juste devant la porte de ta maison. Il s’agit d’une grande boîte ronde et haute de couleur rouge. Rapporte la moi et je t’expliquerai ensuite comment procéder.

    - D’accord, j’y vais de ce pas, répondit gaillardement René.

     

    René abandonna le Père Noël à son triste sort, et se précipita vers la porte d’entrée de la maison. Lorsqu’il l’ouvrit le vent s’engouffra prestement dans l’entrée et René frissonna de la racine des cheveux jusqu’à ses orteils. Après avoir enfilé son manteau et ses bottes, il fit quelques pas devant la maison et repéra tout de suite le traîneau. Au passage, il admira les rennes et leurs multiples grelots, puis chercha du regard le fameux paquet dont le Père Noël lui avait parlé. Le problème c’est qu’il y avait tellement de cadeaux à l’arrière du traîneau que René mit beaucoup de temps à trouver le bon paquet.

    Lorsqu’il rentra enfin à la maison, il était transi de froid et ses dents s’entrechoquaient. Il se dévêtit et apporta le précieux paquet près de la cheminée.

     

    - Père Noël, Père Noël ? Etes-vous toujours là ? Questionna René.

    - Oui mon petit, je t’attendais. As-tu trouvé ce que je t’ai demandé ?

    - Je pense, répondit prudemment René.

    - Alors ouvre la boîte et sort ce qu’elle contient, expliqua le Père Noël.

    (à suivre...)

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  • PERCE-NEIGE

    (Seconde partie)

    Sceptique Luka décida finalement d’accéder à la demande de cet étrange personnage. Après tout il ne risquait pas grand-chose. Au mieux il aurait de la compagnie pendant un moment, au pire il devrait passer la serpillère dans la cuisine quand son nouveau copain aurait fondu.

    - Merci Luka, tu es vraiment gentil. Au fait, je m’appelle Perce-Neige.

    - Très bien Perce-Neige, alors maintenant explique-moi pourquoi tu peux parler, marcher, et avoir froid alors que tu es un bonhomme de neige !

    - C’est grâce au chapeau Luka.

    - Le chapeau ? Mais quel est le rapport avec le chapeau ?

    - Ah… C’est un très vieux chapeau que tu m’as mis sur la tête. Un chapeau magique !

    - N’importe quoi ! Les chapeaux magiques ça n’existe pas, se récria Luka.

    - Alors dans ce cas, comment font les magiciens ? Demanda Perce-Neige.

    - Heu… Et bien… Il y a toujours un truc. Tout le monde sait bien que les magiciens ne peuvent pas mettre une famille de lapins dans leur chapeau, ni des kilomètres de foulards.

    - En es-tu bien certain ? Interrogea Perce-Neige. As-tu déjà fait de la magie ?

    - Pas vraiment, j’ai reçu une boîte de magie à Noël, mais je te garantis que le chapeau qui est dans cette boîte n’a rien de magique.

    - Je te crois bien volontiers Luka, mais nous parlons du chapeau de ton arrière grand-père.

    - C’est vrai que ce chapeau appartenait à arrière grand-papa René… Mais au fait, comment le sais-tu ?

    - C’est justement ce que j’essaie de t’expliquer depuis tout à l’heure ! S’exclama Perce-Neige. Je sais tout de ce chapeau et de son histoire depuis que tu l’as posé sur ma tête.

    Luka était de plus en plus intrigué. Tout d’abord son bonhomme de neige avait l’air bien vivant, mais en plus il semblait en savoir long sur son arrière grand-père. Le petit garçon ne l’avait pas bien connu, mais il se souvenait de lui comme d’un vieil homme espiègle et malicieux. Cependant, personne ne lui avait jamais dit que son aïeul avait été magicien !

    - Très bien, puisque tu sembles tout savoir, je t’écoute ! Déclara Luka.

    - Je vais te raconter les choses comme le chapeau me les a expliquées.

    (à suivre...)

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  • Les enfants, je sais que vous attendez avec impatience la venue du Père Noël, aussi, afin de vous permettre d'attendre un peu, voici un grand conte de Noël. Je vous souhaite une agréable lecture en compagnie de Luka et Perce-Neige...


    PERCE-NEIGE

    (Première partie)

    Aujourd’hui l’hiver s’est installé sur la ville en déployant son grand manteau blanc. Il a tout d’abord déposé un flocon, puis deux, puis trois, et pour finir ce sont des milliers de flocons bien épais qui se sont entassés les uns sur les autres.

    A son réveil, Luka découvrit avec émerveillement ce paysage immaculé.  Après s’être habillé chaudement, il se rendit dans le jardin afin de confectionner un bonhomme de neige. Avec ses petites mains il rassembla de grandes quantités de neige qu’il façonna pour faire le corps. Ensuite il fabriqua la tête de son bonhomme qu’il fixa sur le corps.

    Luka était fier de lui.  Il décida de peaufiner son œuvre en donnant vie à son bonhomme. Pour ce faire, il alla fouiner dans le grenier où se trouvaient de vieux vêtements, notamment certains ayant appartenu à son arrière grand-père. Très vite, il dénicha un chapeau haut de forme de couleur noire et une vieille écharpe rouge à rayures vertes. Luka aperçut ensuite de gros boutons noirs et rouges dans une boîte à couture et décida de s’en servir pour faire le nez et les yeux du bonhomme de neige.

    En redescendant du grenier avec ses trouvailles, Luka repéra le vieux balai de sa maman et il s’en saisit afin de fignoler l’accoutrement du bonhomme. Satisfait du résultat, Luka s’octroya une petite pause. Il retourna dans la maison afin de boire un bon bol de chocolat chaud.

    Tandis qu’il savourait sa boisson, Luka entendit frapper contre le carreau de la fenêtre de la cuisine. Qu’elle ne fut pas sa surprise en découvrant le bonhomme de neige qui lui faisait signe de s’approcher. Prudemment Luka ouvrit la fenêtre.

    - Gla Gla Gla, fais-moi vite entrer, j’ai trop froid, demanda le bonhomme de neige.

    - Mais tu parles ! S’exclama Luka.

    - Bien entendu, répondit le bonhomme en claquant des dents.

    - Ce n’est pas possible, je dois rêver, se dit Luka.

    Persuadé d’être victime d’une hallucination, Luka referma la fenêtre et retourna tranquillement finir son chocolat chaud. Quelques minutes plus tard, on frappa à la porte et Luka alla ouvrir.

    - S’il te plaît, laisse-moi entrer, supplia le bonhomme de neige.

    Luka dut se rendre à l’évidence : il était bel et bien en train de parler avec un bonhomme de neige.

    - Ecoute, les bonshommes de neige sont faits pour rester dehors. Si tu rentres dans la maison tu vas fondre comme neige au soleil, expliqua Luka.

    - Détrompe-toi ! Je ne suis pas un bonhomme de neige comme les autres.

    (à suivre...)

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  • LA FEE CHOCOLAT

    (Suite et fin)


    Armande n’en croyait pas ses oreilles. La fée lui offrait tout ce qu’elle avait toujours désiré : vivre dans un univers en chocolat et se délecter de sa gourmandise préférée à longueur de journée. Perdue dans ses réflexions, la petite fille écoutait à présent la fée d’une oreille distraite.

     

     

    - Ou alors  je peux  faire en sorte que tu n’aies plus jamais envie de manger du chocolat. Tu en oublieras jusqu’à son existence, tu retrouveras une jolie silhouette, la confiance de tes parents et l’affection de tes amis. Voilà, ton avenir est entre tes mains mais sache que si tu manges un seul objet de cette maison, tu resteras ici à jamais.

     

    Armande n’avait pas les idées claires et surtout elle mourrait de faim. Chaque fois que son regard se posait quelque part, il fixait furieusement un objet en chocolat qui sentait terriblement bon. Hypnotisée par tant de friandises, Armande quitta le lit et s’approcha dangereusement d’un guéridon où reposait une boîte à bijoux incrustée de pépites de chocolat.

    De sa main elle caressa le couvercle en salivant. La fée reprit alors la parole :

    - Armande, es-tu bien certaine de ton choix ?

    La question dissipa la brume de son esprit et la petite fille se mit à songer à ses parents, qu’elle chérissait tant, et à tous ses amis qu’elle avait si cruellement trahis. Puis sa main quitta prestement le coffret à bijoux et d’une voix assurée, Armande dit à la fée :

    - Je veux rentrer chez moi !

    Lorsqu’elle s’éveilla le lendemain matin, Armande reposait dans le petit lit blanc de sa chambre. Curieusement elle ne conservait aucun souvenir de sa précédente journée, d’ailleurs elle ne se rappelait même pas s’être couchée. Sa maman terminait la préparation du petit déjeuner lorsqu’Armande fit son entrée dans la cuisine.

     

    - Bonjour ma chérie, ton chocolat chaud sera prêt dans une minute.

    La petite fille dévisagea sa mère avec horreur et répondit :

    - Mais maman, tu sais bien que je déteste le chocolat ! Donne-moi plutôt un bon lait chaud avec du miel.

     

    La maman d’Armande ne comprit jamais pourquoi, du jour au lendemain, sa fille cessa brusquement de s’empiffrer de chocolat. Quant à Armande, elle retrouva tous ses amis car la fée avait tout simplement effacé la journée maudite où la petite fille était devenue une voleuse en herbe. Et quelques semaines plus tard, Armande affichait une taille aussi fine que celle d’une amande.

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