• Chapitre III : Le récit de Gibiline (1ère partie)

    CHAPITRE III - Le récit de Gibiline

     

    Au beau milieu d’une forêt d’hévéas, se tenait une petite maison en bois, simple mais coquette. De jolis rideaux fleuris habillaient les fenêtres donnant sur la cour. Cette note d’esthétisme surprit un peu nos amis car jusqu’à présent les maisons qu’ils avaient aperçues tout le long de la route étaient plutôt dépouillées. De l’autre côté de la chaumière s’étendait un grand jardin qui ne ressemblait en rien à celui de Zébu. Comme il s’en étonnait auprès de Gibiline, celle-ci lui répondit :

     - Ma maîtresse cultive quelques légumes qui lui permettent de subvenir à ses besoins. Ici les fleurs ne seraient d’aucune utilité. Parfois, lorsque la récolte est plus abondante, la vieille dame se rend au grand marché de Cu Chi afin de vendre une partie de sa production. L’argent ainsi gagné lui permet une fois l’an de se rendre à Ho Chi Minh Ville chez le bouquiniste où elle achète quelques livres ; c’est son seul luxe.

     - Comment se fait-il qu’elle vive seule dans ce coin isolé ? demanda Moineau.

     - Autrefois, elle résidait à la ville dans une magnifique demeure, entourée de son époux, de ses deux fils et de quelques serviteurs. Elle était institutrice et enseignait aux enfants de l’école Colette. Son époux, médecin, prodiguait ses soins aux malades de l’hôpital Graal. Puis vint la guerre et ses bombardements. Alors que ses fils combattaient et que son mari soulageait les blessés, sa maison fut entièrement détruite par une bombe. Elle perdit son seul bien et se réfugia chez des parents. L’école avait fermé ses portes, aussi décida-t-elle de se rendre utile en rejoignant son époux qu’elle aida en qualité d’infirmière.

    Six mois plus tard ses fils furent tués au combat en même temps, dans la région de Cu Chi. Peu après, son époux contracta une terrible fièvre à laquelle il ne survécut pas. Ma maîtresse, accablée par tant de malheurs, décida de faire enterrer son mari à Cu Chi, puis elle-même s’y établit afin d’être proche des disparus.

     - C’est une bien triste histoire, commenta Zoé. Mais comment sais-tu tout cela ?

     - Lorsque ma maîtresse n’a pas le moral, elle me prend dans ses bras et me raconte sa vie passée. Je suis bon public puisque je ne peux pas lui parler !

    Gibiline indiqua ensuite à ses amis une petite remise dans laquelle ils pourraient s’installer. Non loin de là, un puits leur permit de trouver l’eau nécessaire à leur toilette ; ensuite ils s’abreuvèrent longuement.

     - Cette eau est délicieuse, elle est aussi fraîche que claire, fit remarquer Zoé.

     - Elle provient d’une source perdue dans la forêt, expliqua Gibiline.

     - Que va dire ta maîtresse si elle nous trouve chez elle ? questionna Moineau.

     - Ne vous inquiétez pas, elle est partie quelques jours chez sa soeur qui est un peu souffrante. Ma présence n’était pas souhaitée, aussi suis-je restée seule. À présent la voie est libre.

    Après qu’ils aient fait le tour du propriétaire, n’y tenant plus, Zébu demanda à Gibiline la raison de leur venue.

              Gecko

     - Et bien voilà, tout a commencé une nuit où je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Tous les animaux semblaient nerveux ; les chouettes hululaient d’une drôle de façon ; les geckos ne chantaient pas du tout, quant aux grillons, ils émettaient des « cri-cri » discordants. Il faisait bon, un vent léger agitait la cime des arbres, la lune était pleine et lumineuse, aussi décidai-je d’aller me promener sur le site de Cu Chi, situé à quelques centaines de mètres de la maison.

     

     

     - Tu n’as donc pas peur de te balader seule la nuit ? interrogea Gibbonnette effrayée.

     - J’ai toujours vécu à la campagne et je connais bien les environs. Il n’y a aucun danger à fureter la nuit, du moins le pensais-je à ce moment-là.

     

     

     

                      Grillon

    Les dernières paroles de Gibiline piquèrent au vif la curiosité de nos amis, et c’est dans un silence religieux qu’ils écoutèrent la suite du récit.

     - J’arrivai en vue de l’entrée des souterrains et décidai de grimper dans un arbre afin d’interroger la chouette sur son hululement inhabituel. Elle me connaissait bien car souvent je m’étais aventurée près des tunnels la nuit, et au fil du temps nous étions devenues amies.

    «  - Bonsoir Charlotte, que t’arrive-t-il cette nuit ? Tu sembles toute chamboulée et ton chant a quelque chose d’inquiétant.

     - Tu dis vrai Gibiline, voilà deux heures que j’observe les environs et je n’avais encore jamais vu cela.

    (A suivre)

    ©zebuchaton.com 2010


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  • Commentaires

    1
    Lundi 8 Novembre 2010 à 08:31
    Merci à Zébu pour la belle balade ds cette forêt mystérieuse
    pour découvrir les gentils animaux
    Bon lundi et agréable semaine
    bisous (+5 de Tasunka)
    2
    Lundi 8 Novembre 2010 à 10:37
    bonjour, et bien ce début d' histoire est bien triste, j'attends la suite, ce que je veux faire passer par mon message est de ne pas me mettre une créa pour me souhaiter une bonne semaine ou une bonne journée, sans même dire bonjour ou bonsoir, le copier/coller j'en ai un peu marre, car il est trop facile d'enregistrer une créa ou il est écrit bonne semaine ou bonne journée et d'aller la coller sur des dizaines de blogs, passe une agréable journée, et merci pour les histoires, bisous
    3
    Lundi 8 Novembre 2010 à 11:19
    Bonjour Algwen,voila mes votes sont terminer,maintenant j'ai plus de temps à moi ,et je viens prendre le temps de répondre à ton gentil com.Tu en a de la chance d'avoir du soleil,je veux bien que tu m'en envois un peu hiii.Car chez nous beurk la pluie à fait sont retour et en plus on a une sacré tempête,et pourtant faut que je sorte cette après midi,car j'ai kiné,puff pourtant j'ai pas trop envie d'y aller,mes bon pas le choix.Je te souhaite à toi aussi une très bonne journée,de gros bisous.Bernadette.
    http://bettyboop206.boosterblog.com
    4
    Algwen Profil de Algwen
    Lundi 8 Novembre 2010 à 23:46
    Merci Mona, je te souhaite une douce nuit.
    5
    Algwen Profil de Algwen
    Lundi 8 Novembre 2010 à 23:48
    Entièrement d'accord avec toi! Je prends toujours le temps de m'arrêter sur les blogs que je visite et d'y apporter un commentaire en rapport avec le sujet. J'espère que ton message sera reçu et compris! Bises
    6
    Algwen Profil de Algwen
    Lundi 8 Novembre 2010 à 23:51
    Bonsoir Bernadette. Je suis un peu en retard pour répondre, mais ma journée a été très chargée! Surtout je voulais prendre le temps d'écrire, et l'inspiration ne vient pas toujours quand il faudrait. Le soleil a très vite disparu chez nous, et a fait place à la tempête que tu évoquais. J'espère que ta séance chez le kiné s'est bien passée... j'ai donné il n'y a pas si longtemps et j'y allais souvent à reculons. Bisous.
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