• Il y a un peu plus de 10 ans je foulais le sol du Japon.

    Accueillie à bras ouverts par une charmante

    famille d’Osaka, j’ai eu le bonheur de découvrir le pays du soleil levant

    dans des conditions extraordinaires, privilégiées.

    Aujourd’hui, par ces quelques lignes, je souhaite rendre hommage aux japonais.

    Les catastrophes s’enchaînent, mais face à l’adversité ils conservent leur dignité.


    Tristesses de la lune

    Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
    Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
    Qui d'une main distraite et légère caresse
    Avant de s'endormir le contour de ses seins,

    Sur le dos satiné des molles avalanches,
    Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
    Et promène ses yeux sur les visions blanches
    Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

    Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
    Elle laisse filer une larme furtive,
    Un poète pieux, ennemi du sommeil,

    Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
    Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
    Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.

    (Les Fleurs du Mal – Charles Baudelaire)

    ©zebuchaton.com 2011


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  • ORTHOGRAPHE

    Au risque de passer pour une vieille bique, je tire ici la sonnette d’alarme de la langue française. Que sont Baudelaire, Molière ou encore Zola devenus ? Ils sont bel et bien morts me répondrez-vous ! Et j’ai parfois  le sentiment que la langue française est morte avec eux.

    Je découvre régulièrement de nouveaux blogs d’auteurs ou d’apprentis écrivains en herbe et m’arrêtant parfois sur leur prose, je frissonne d’effroi face à l’ampleur des dégâts. Non seulement l’orthographe fait défaut à tous les mots, mais pire encore, les conjugaisons sont inexistantes et la grammaire a rendu les armes bien avant la bataille. Tant et si bien qu’un texte au demeurant intéressant tutoie rapidement les abîmes de la désolation.

    Ce fléau touche particulièrement les jeunes. A l’ère d’Internet, des nouvelles technologies, du téléphone portable et autres avancées supposées nous faire progresser, force m’est de constater que la jeunesse régresse. Je passe sur le langage « Sms », j’essaie de comprendre l’argot, je consens à fournir un effort intellectuel pour traduire le verlan, mais je déclare forfait lorsque ces 3 nouveaux langages s’entremêlent et débouchent sur un incompréhensible charabia.

    Chers « ados », si les cours de français vous répugnent, si le « prof » vous donne de l’urticaire, abandonnez de ce pas toute velléité littéraire. Néanmoins, si la bille de votre stylo vous titille, allez directement sur le clavier de l’ordinateur et faîtes appel au correcteur d’orthographe de votre traitement de texte ! Et si vous ne savez pas l’utiliser, sachez qu’il existe un ouvrage intitulé « Dictionnaire de la langue française » où vous découvrirez non seulement la signification des mots que vous vous proposez d’employer, mais également leur orthographe exacte.

    Quant à vous, chers adultes confirmés, je vous implore de faire un effort afin que la génération « Sms » retrouve le chemin de la raison. Faîtes de la résistance face à l’envahisseur qu’est le langage abrégé, offrez des livres à vos enfants, mieux, expliquez-leur que « Titeuf » n’est pas une nouvelle édition du Bescherelle, mais une bande dessinée humoristique destinée à un public averti.

    Je ne suis pas la nouvelle Simone de Beauvoir, mais je m’astreins à réfléchir avant de rédiger, puis à me relire avant de publier. Ce blog n’est pas non plus le dernier salon littéraire à la mode, pour autant, si vous souhaitez y laisser un commentaire, soyez aimables de rédiger des phrases compréhensibles et correctement orthographiées.

    Pour conclure sur une note optimiste, si vous dénichez une faute d’orthographe ou de frappe dans l’une de mes publications, n’hésitez pas à me le signaler. L’erreur est humaine !

    ©zebuchaton.com 2010


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  • En ce jour de Toussaint, je dédie ce billet à mon amie Agnès.

     

    Dans la peau de Bella Swan.

    Que tous les adultes qui ont lu Twilight lèvent le doigt ! Que tous ceux qui n’ont pas fait un foudroyant come-back dans leurs émois amoureux d’adolescents me jettent la première pierre ! Même pas mal !

    J’ai lu les quatre opus de cette saga et j’avoue bien volontiers avoir succombé au charme suranné d’Edward et à la beauté insolente de Jacob. Mais plus encore, pendant près de 3000 pages j’ai été Bella Swan, totalement, inconditionnellement, au point que les battements de mon cœur se sont arrêtés quand Edward l’a transformée.

    Les détracteurs de Stephenie Meyer me répondront qu’il s’agit d’une prose à l’eau de rose et que jamais elle n’obtiendra le prix Goncourt. Certes. Cependant je dois admettre que j’ai été sensible à sa plume. Elle maîtrise à la perfection la retranscription des émotions et des sentiments. Si tel n’avait pas été le cas, jamais je n’aurais pu m’identifier, ne serait-ce qu’une seconde à Bella Swan. Donc sur ce point, soyons objectifs, cela fonctionne fort bien.

    Posons maintenant un regard d’adulte sur l’œuvre. J’ai 40 ans et je suis Bella Swan ! Est-ce possible ? A cela je réponds un OUI franc et massif !

    Nous sommes tous en quête de l’âme sœur. Tous nous avons le sentiment d’être différent et ce faisant nous recherchons un être d’exception, celui qui ne fera qu’un avec nous... Comme Bella !

    La phase de séduction est certainement la plus importante dans l’amorce d’une relation. On se dévoile, on se livre, parfois totalement en confiance on se met à nu tout en cultivant le mystère. Tel un papillon, l’autre nous attire dans sa lumière. On sait que l’on peut se brûler, mais mué par un sentiment puissant, on y va quand même. Souvent seule l’extrême nous attire et nous hypnotise. La différence de l’autre est tellement flagrante qu’elle nous happe. L’envie séduit la raison et cette dernière rend les armes… Comme Bella !

    Puis vient le temps de la passion. L’être aimé prend toute la place et plus rien n’a d’importance. On se délecte de la nouveauté car on sait qu’elle ne saurait durer. Bientôt le quotidien et ses contraintes vont nous rattraper, alors on plonge encore plus fort dans l’intensité du moment, volant chaque minute et la savourant. On rêve de figer le temps et de vivre encore longtemps dans la passion… Comme Bella !

    Il arrive aussi que notre âme sœur, si parfaite, ne plaise pas à la famille ou à l’entourage. Une différence d’âge trop importante, une peau trop foncée, des yeux trop bridés, une religion trop affirmée, et le rêve est brisé. Les amants malheureux doivent vivre cachés afin de préserver leur amour… Comme Bella !

    Vampire, vous avez-dit vampire ? En vérité je vous le dis, en chacun de nous sommeille une Bella Swan, un Edward Cullen ou un Jacob Black!

    ©zebuchaton.com 2010


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  • Vieux

    Un ami quadra me disait au lendemain d’une soirée particulièrement arrosée « on n’a plus 20 ans ! ». Il sous-entendait par là qu’il gérait beaucoup moins bien l’absorption massive d’alcool à 40 ans. En d’autres termes : le casque à boulons pesait plus lourd et plus longtemps après une énorme beuverie.

    Une vieille copine, retrouvée après plusieurs années, s’exprima longuement sur le fait que « je n’avais pas pris une ride » (faux) tandis qu’elle se trouvait aussi terne et fripée qu’une vieille pomme. S’ensuivirent de longues minutes sur les bienfaits du « Botox », sur la nécessité d’en passer tôt ou tard par la chirurgie esthétique pour se faire remonter les seins, et sur l’obligation de manger « Bio » faute de quoi la vie deviendrait vite un enfer.

    Mon arrière grand-mère (86 ans), percluse d’ostéoporose et se déplaçant difficilement, m’assurait à peu près au même moment qu’elle ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait plus grimper en haut de son cerisier à l’aide d’une échelle ! N’avait-elle donc plus 16 ans ?

    Ces 3 avis très différents m’inspirèrent ce billet. Que signifie exactement  « être vieux » ?

    Pour mon ami quadra, la vieillesse est un phénomène normal qui passe par une dégradation physique. Il récupère moins bien à 40 ans qu’à 20 ans, donc il vieillit ! Boit-il plus à 40 ? L’histoire ne le dit pas, cependant il est dans l’acceptation d’un processus d’évolution de son corps.

    Ma vieille copine s’inscrit directement dans la case des stéréotypes actuels. L’apparence, la beauté, et la perfection sont les maîtres mots de sa vie. En tant que femme, elle rejette catégoriquement la perspective du vieillissement. Les diktats esthétiques guident ses choix et ses projets à court termes. Le temps ne peut en aucun cas faire son œuvre sur son physique, sinon elle perdra confiance en elle, et elle a le sentiment que les autres la rejetteront.

    Les considérations de mon aïeule sont plutôt d’ordre psychique. Si elle assume son âge, en revanche elle fait l’impasse sur la dégradation physique qui s’y rapporte. Son esprit fonctionne à la perfection, elle a toujours 16 ans dans sa tête, et ne comprend pas pourquoi elle ne peut plus faire de vélo ou passer la serpillère. Elle s’enferme dans ce blocage intellectuel : le décalage entre le physique et le mental. Ce faisant, elle est malheureuse, car la non acceptation des outrages du temps la plonge dans un négativisme exacerbé.

    Pour ma part, j’accepte totalement l’idée de vieillir. Certes, je n’ai plus la pêche insolente que j’affichais à 20 ans ! Mais à cet âge-là, j’étais célibataire, sans enfant, sans vie de famille. Les contraintes du quotidien ne m’avaient pas encore rattrapée, pour autant, je ne faisais pas la fête tous les soirs. Ai-je le sentiment d’avoir encore 20 ans ? La réponse à cette question comporte une certaine dualité. J’ai toujours la vivacité d’esprit de mes 20 ans, mais j’apprécie la maturité de mes 40 ans.  Aujourd’hui je suis plus pondérée, mes avis sont plus réfléchis et moins catégoriques, quant à mes actes, je pense avoir enfin trouvé le juste équilibre entre l’envie et la raison.

    Et vous ?


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  • Egocentrique

    Etymologie

    Ce mot est formé à partir de  deux termes latins : ego (« moi », « je ») et centrum (« aiguillon », « centre »). Il signifie donc « se centrer sur soi »

     

    Depuis plusieurs semaines, ce mot me vient à l’esprit de façon récurrente. C’est certainement le signe de la nécessité d’amorcer une réflexion plus poussée sur le sujet.

    Vous avez certainement vécu la scène : une relation (pas un ami) vous appelle et démarre par un « Tu vas bien ? ». Alors que vous vous apprêtez à répondre, votre interlocuteur embraye sur le sujet qui a motivé son appel, bien souvent un problème personnel qu’il souhaite partager avec vous, mieux, un service qu’il vous met en demeure de lui rendre. Vous raccrochez en vous apercevant qu’à aucun moment vous n’avez eu la possibilité d’en placer une !

    Parlons également de la fameuse visite inopinée. « On » débarque chez vous, « on » s’installe littéralement dans votre salon, « on » parle de soi, « on » vous prend en otage et 3h00 plus tard, « on » repart satisfait d’avoir vidé son sac au détriment d’un ami frustré ayant dû prêter ses oreilles à défaut d’échanger.

    Professionnellement, on atteint des sommets. Entre l’interlocuteur qui ne prend même pas le temps de vous dire « bonjour », celui qui fait semblant de vous écouter poliment mais qui n’a pas retenu un traître mot de votre discours, ou pire encore, celui qui veut montrer qu’il vous connait bien et qui demande des nouvelles de votre adorable petite fille… qui est en fait un garçon !

    J’en viens maintenant à la relation familiale. Avec les amis, la famille constitue le premier cercle de l’entourage, probablement le plus intimiste, celui dont on est en droit d’attendre une écoute, un partage, une compassion. Quand l’égocentrisme s’installe à la table familiale, le moment devient particulièrement déceptif. En fait, je l’ai constaté à maintes reprises, si l’information que l’on souhaite partager est positive, l’écoute sera au rendez-vous. Mais si à la question « Comment vas-tu ? », la réponse est « Pas bien du tout », le quidam se fermera comme une huître en se disant qu’il aurait mieux fait de se taire. Dans le meilleur des cas, l’interlocuteur fera l’effort d’écouter 5 minutes sans faillir (mais sans pour autant être en empathie), et dans le pire des cas, un silence gêné s’installera.

    Alors certains m’opposeront  qu’il existe une catégorie d’individus perpétuellement insatisfaits avec une forte propension à cannibaliser l’énergie et le temps des autres. J’en conviens bien volontiers, et précise que mon propos ne porte pas sur ce type de personnage. En l’occurrence, je parle de vous, de moi, de quiconque rencontre une difficulté ponctuelle qui appelle un échange, une écoute, un conseil…

    L’estime de soi passe aussi par le regard des autres. Je déplore qu’au fil des années les gens s’enferment dans un égocentrisme motivé pour certains par un égo surdimensionné, et pour d’autres par la peur ou le refus d’écouter quelque chose (ou quelqu’un) de « temporairement » négatif. Je regrette sincèrement que certains pensent être la première et l’unique préoccupation des autres. Cependant, je reste persuadée que l’enrichissement personnel passe par l’ouverture aux autres, l’empathie, l’altruisme. Gageons que ce billet d’humeur, minuscule grain de sable perdu dans la toile, viendra consolider les fondations du positivisme de la nature humaine.


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